jeudi 11 juin 2015

Finie la publicité aux abords des ponts Jacques-Cartier et Champlain


La société fédérale qui gère les ponts Jacques Cartier et Champlain a décidé de ne pas renouveler son contrat d'affichage avec la firme Outfront Media. Les 29 panneaux rapportaient 3,4 millions $ par année à la société fédérale. 

Comment expliquer cette décision qui touche 29 emplacement de premier plan, des super panneaux qui rejoignaient des dizaines de milliers d'automobilistes chaque jour; un emplacement que Marie-Chantal Toupin avait utilisé à bon escient dans une campagne de publicité célèbre? J’en parle avec Paul Houde de l’émission Montréal Maintenant au 98,5 FM.

lundi 8 juin 2015

Des combattants attaquent la UFC en justice

Extrait de mon entrevue portant sur la UFC avec François Guillaume Lemouton, journaliste à l'Équipe, un magazine français spécialisé dans la nouvelle sportive.
 
Q (François Guillaume Lemouton) - La situation de l’UFC est-elle comparable à celle des grandes ligues sportives nord-américaines (NBA, NHL, etc ) ?
 
R (Luc Dupont) - Sur le plan légal, cette situation s'inscrit dans la mouvance sportive nord-américaine actuelle. Comme on l'a vu récemment, des joueurs de football et de basketball de la NCAA ont poursuivi leur ancienne ligue universitaire pour obtenir une compensation sur l’argent qui aurait dû leur revenir. On a vu la même chose au Canada avec des joueurs de hockey juniors qui ont tenté de constituer un syndicat.
 
Ceci étant dit, sur le plan stratégique, la situation ne s'apparente pas aux autres grandes ligues sportives nord-américaines. D'abord parce que sur le plan juridique, les ligues de sports sont constituées d'équipes, donc de différentes entités, ce qui n'est pas le cas pour la UFC.
 
Autre constat : dans les grandes ligues sportives nord-américaines, il y a une masse critique de joueurs par ligue et par équipe. Pour le pugiliste de la UFC, le rapport de force avec les propriétaires est différent pour ne pas dire à peu près inexistant ; il est laissé seul à lui-même.
 
Cela explique probablement pourquoi il n'y a pas de syndicat qui protège les sports de combats comme la boxe, la lutte ou le culturisme. Cela explique également la stratégie de communication-marketing des combattants de la UFC qui, conscients de cette limite, ont multiplié les annonces et les poursuites durant la période des fêtes.
 
Fait à noter, il y a plusieurs années, certains lutteurs de la WWF (devenue depuis la WWE) ont tenté sans succès de créer un syndicat de combattants. Malheureusement, les lutteurs les mieux payés ont refusé de risquer une diminution de salaire pour le bien commun. Idem pour les culturistes. 
 
Quant aux ligues de sports professionnelles comme la NBA, la NFL ou la LNH, elles ont traversé la tempête des lois antitrusts à la fin des années 60 et au début des années 70. Cela a d'ailleurs donné naissance à des «ligues rebelles» comme la American Basketball League (ABA), la World Football League (WFL) et à l'Association mondiale de hockey (WHA, en anglais), trois ligues crées... par des avocats !  
 
 
Q - Cette situation justifie-t-elle une évolution de son modèle économique (avec un partage des revenus négocié régulièrement avec les combattants) ?
 
R - Je suis convaincu que certaines pratiques de la UFC devront être revues, entre autre, celle permettant à la ligue d'égaler tout contrat signé avec une autre ligue de combat extrême.
 
 
Q - Peut-on dire que l’UFC est d’une certaine manière victime de son succès ?
 
R - Ce problème était latent depuis plusieurs années déjà. Dans le passé, le réseau ESPN aux États-Unis a soulevé la question dans plusieurs topos. Mais pour que l'histoire prenne sa vitesse de croisière, il fallait attendre la retraite d'une première génération de combattants à succès et bien sûr, il fallait aussi que la UFC devienne un succès ce qui est maintenant le cas.
 
 
Q - Cette plainte qui va obliger l’UFC à se défendre publiquement (et par ailleurs à révéler certains chiffres sur son business), menace t elle le développement de l’UFC.. ? 
 
R - Cette plainte va obliger la UFC à se défendre publiquement et à révéler ses sources de revenus, je pense ici aux droits de télévision (télévision à la carte et contrats de télévision avec les diffuseurs nationaux aux États-Unis et ailleurs dans le monde), revenus Internet, vente de produits dérivés dont les chandails, les jeux vidéo et les figurines d'actions, droits sur l'image (branding), commandites/sponsors, etc.
 
Je ne crois pas que l'acquisition de ligues concurrentes comme la Strikeforce posera de problème à la UFC. Ce sont plutôt les contrats liant la UFC aux combattants qui vont faire l'objet du litige : droits sur l'image des combattants et restrictions sur les carrières et les mouvements entre ligues d'arts martiaux.
 
Je me permettrai aussi une prédiction : à la surprise de plusieurs, nous allons apprendre que le salaire moyen d'un combattant de la UFC s'élève à environ 100 000 $.
 
Si le jugement qui sera rendu à Las Vegas était à la faveur des combattants de la UFC, tout devient possible.