samedi 24 mai 2014

Décès de Donald Levine créateur de G.I Joe


À l'occasion du décès du père du G.I. Joe, Donald Levine, je racontais un peu plus tôt aujourd’hui en entrevue au FM985 l'histoire et les origines de cette fameuse figurine d'action : création, marketing, transformation à travers le temps, mise en marché, etc.

Dans les faits, le concept marketing de G.I. Joe est conçu par Donald Levine et fait son apparition sur les tablettes en 1964.

Pour différencier les G.I Joe des poupées, on lui ajoute des genoux qui plient et une cicatrice sur le visage. On crée aussi le terme « figurine d'action » pour attirer les garçons.

De 1964 à 1968, les figurines de G.I Joe sont nommées: «Rocky», le marin et soldat, «Skip», le marin et «Ace», le pilote.

G.I. Joe est un succès instantané mais la guerre du Vietnam vient ralentir les ventes. Mais bien vite, la conquête de l'espace au début des années 70 relance la franchise.

À la fin des années 70, un autre phénomène donne un coup de pouce aux ventes de G.I Joe en obligeant la marque à se reféfinir: le film Star Wars de George Lucas remet les figurines d'action au goût du jour.  

samedi 17 mai 2014

Tim Hortons célèbre son 50 anniversaire


Tim Hortons, c'est d'abord l'histoire d'un joueur de hockey du même nom (Tim Horton sans le «s») qui cherche à préparer son après-carrière, de Jim Charade, un Montréalais qui travaillera brièvement chez Vachon, et de Ron Joyce, un ex-policier et ex-militaire particulièrement doué pour le marketing et le travail aride. 

Ensemble, ils vont bâtir une chaîne de beignes -- une beignerie -- qui deviendra éventuellement le «joueur» le plus important de l'industrie de la restauration rapide au Canada (22.6 % des revenus, selon les chiffres les plus récents disponibles). 

De nos jours, Tim Hortons est le plus important vendeur de café frais (62 % du marché du café au Canada) avec des ventes totales annuelles de 3,1 milliards $ en 2012 à l'échelle planétaire. 

Tim Hortons, c'est 4304 restaurants à l'échelle mondiale (Tim Hortons est présent au Canada, aux États-Unis, en Irlande, en Écosse et à Dubaï) ; des restaurants qui emploient 70 000 personnes au Canada. 

Tim Hortons compte donc plus de restaurants au Canada que le géant de la restauration rapide Mc Donald's. Du même coup, cela fait du Canada le plus gros marché de beignes au monde -- 1 restaurant sur 10 au Canada vend des beignes !

L'aventure des restaurants Tim Hortons débute en 1964 à Hamilton. Tim Horton, joueur de défense des Maple Leafs de Toronto, gagnant de 4 Coupes Stanley, propriétaire d'une concession automobile et de quelques restaurants de hamburgers cherche à assurer sa retraite à une époque où les joueurs de la LNH avaient un salaire annuel d'environ 40 000 $.

Lors d'une visite chez le coiffeur, Tim Horton rencontre un certain Jim Charade qui revient d'une visite à Boston lors de laquelle il a mangé dans un Mister Donuts. Emballé par son expérience, il suggère à Tim Horton de se lancer dans la vente de beignes.

Le premier restaurant de Tim Hortons lancé en 1964 vend uniquement des beignes et du café -- 69 cents la douzaine. Malheureusement pour Tim Horton, les premiers chiffres ne sont pas à la hauteur. 

Devant la difficulté de la tâche, Tim Horton et Jim Charade partent à la recherche de partenaires franchisés pour garantir la survie de l'entreprise. 

C'est à ce moment qu'ils rencontrent Ron Joyce, un ex-policier qui jouera un rôle clé dans le développement de Tim Hortons. S'il est peu instruit, Ron Joyce est en revanche un surdoué naturel du marketing. 

En 1965, Ron Joyce comprend que la chaîne ne pourra pas à long terme faire reposer son argument de vente sur Tim Horton, le joueur de hockey. Ron Joyce réalise également que la propreté et la standardisation des opérations sont deux éléments clés de la survie de l'entreprise.

Par ailleurs, comme je l'indique en entrevue à Gilles Parent, Ron Joyce saisit la nécessité de repositionner la beignerie, lui donner un slogan distinctif ( « Toujours Frais » ), s'éloigner de l'argument hockey, se donner un logo et lancer constamment des produits originaux dont les célèbres Timbits

Il faudra aussi accélérer le franchisage pour augmenter les entrées d'argent et se concentrer initialement dans les petites communautés, donc éviter Toronto.

À force de travail, Ron Joyce finit par impressionner Tim Hortons qui le fait accéder au rang de partenaires de plein exercise en 1967. 

Suite au décès de Tim Horton en 1974 dans un tragique incident de la route alors qu'il cherche à éviter son arrestation par la police, Ron Joyce fait l'acquisition de la chaîne Tim Hortons pour 1 million $ de la veuve de Tim Horton.

Joyce développe alors la marque vigoureusement, lançant divers produits (biscuits - 1981 ; croissants - 1983 ; soupes et chili - 1985 ; bagels - 1996, etc.), multipliant les restaurants et les marchés. Certaines années, Tim Hortons ouvrira jusqu'à 300 restaurants au Canada. 

Seule ombre au tableau, Joyce reconnaîtra dans sa biographie qu'il a trop attendu pour envahir le Québec, laissant toute la place à Dunkin Donuts.

La croisance exponentielle de Tim Hortons attirera éventuellement l'attention du géant américain Wendy's qui se portera acquéreur de la bannière canadienne en 1995 pour 600 millions $ avant de s'en départir définitivement sous les pressions de Nelson Peltz, un raider soucieux de maximiser la valeur intrinsèque des restaurants Tim Hortons au sein de l'actionnariat. 

Dans cette foulée et pour des raison fiscales, Tim Hortons redeviendra canadienne en 2009, au plus grand plaisir des Canadiens.

mercredi 14 mai 2014

George Lucas, père de Star Wars, fête son 70e anniversaire


George Lucas, le créateur des Star Wars et des Indiana Jones, fête aujourd’hui son 70e anniversaire.

Depuis le lancement du premier Star Wars le 25 mai 1977 dans 45 salles (contre 2655 salles de nos jours), George Lucas a plus d’une fois fait preuve d'un sens aigu de la mise en marché, d’abord en révolutionnant l’univers des effets spéciaux (il fonde Industrial Light and Magic ou ILM), ensuite en réinventant le monde du son grâce à THX Ltd, du jeux vidéo avec LucasArts, de la post-production et mixage son avec Skywalker Sound et de l'animation avec le célèbre studio Pixar.

Personnellement, jamais je n’oublierai le « lightsaber » (« sabre de lumière », ou « sabre lumineux »), les pistolets lasers, le double coucher de soleil sur la planète Tatooine ou les chasseurs X-wing.

Pour la petite histoire, le premier projet intitulé The Star Wars contient 14 pages écrites à la main. 

Monsieur Lucas comprend dès le départ l'importance de créer un monde féérique. Pour ce faire, il n’hésite pas à choquer l'industrie.

Comme je le mentionne en entrevue avec Ray Cloutier duFM93, il fait débuter chacun de ses films non pas par un générique, mais par un texte déroulant à l'horizontal et présentant l'intrigue, fortement inspiré des débuts de Flash Gordon, faut-il le préciser.

Lucas sera d’ailleurs poursuivi par la Directors Guild of America et de la Writers Guild of America à cause de son refus de débuter ses films par un générique.

Par ailleurs, les 6 films Star Wars de George Lucas utilisent une formule éprouvée, inspirée des écrits de Joseph Campbell.  

Star Wars, c’est le voyage initiatique d’un héros. La série cristallise l’éternel combat entre le bien et le mal avec ses héros et méchants, princes, magiciens et ogres. 

Le premier film sort en 1977, en pleine crise politique et économique. La galaxie de Star Wars est cosmopolite. L’histoire est simple :
  • Un chevalier noir : Darth Vader.
  • Une demoiselle en détresse : la princesse Leia.
  • Un appel à l’aide : R2D2.
  • Un prince charmant qui passe à l’âge adulte : Luke Skywalker.
  • Une mission : délivrer la princesse du méchant.
  • Une aide surnaturelle : un guide, un maître.
  • Un talisman magique : le sabre-laser de son père.
  • Un pouvoir spirituel : la force et Yoda.
  • Des partenaires : Chewbacca et Han.
  • Un labyrinthe : l’Étoile Noire.
  • Un dragon et/ou des monstres : ils abondent.
  • La chasse : les batailles en chasseurs X.
  • La trahison : Lando livre Han à Vader.
  • Les tentations : « sois mon allié ».
  • Le mariage mystique
  • La résurgence du mal : les nombreuses vies du mal.
  • La descente aux enfers : les difficultés s’accumulent.
  • La réconciliation avec le père
À l’évidence, George Lucas est un conteur de grand talent. Il entre à l’University of Southern California pour y étudier le cinéma et tourne son premier film: THX 1138.

C’est là qu’il devient un passionné de contes et de légendes. En cours de réflexion, il découvre un livre clé qui va changer sa vie : Les héros sont éternels de Joseph Campbell.

Quand on lui demande d’expliquer le processus créatif relatif à la création de Star Wars, Lucas déclare :

« J’ai d’abord essayé d’adapter certains grands principes de la mythologie à mon histoire. Comme cela ne fonctionnait pas, j’ai finalement décidé de laisser tomber et de me concentrer à la rédaction de l’histoire à part entière. J’ai découvert, en me relisant, que tous les principes mythiques étaient présents. »

En entrevue, il affiche une fascination pour le mythe. « Toutes les histoires mythiques possèdent une réserve commune d’images et de symboles », aime à répéter Lucas.

Pour respecter la structure mythique, le héros doit se couper du monde ordinaire, puis subir une série d’épreuves : l’initiation. Luke, l’adolescent rebel, avide d’aventures, se métamorphose ensuite en héros. Au cours de son itinéraire, il croise ogres et magiciens, labyrinthes et pièges.

Cette recette a permis à George Lucas de générer des ventes remarquables. Jusqu’à maintenant, les six films de la série ont généré 4,49 milliards $ de vente de billets et 10 milliards de vente de jouets. On annonce d'ailleurs un 7e film qui sera lancé en 2015.

(En passant, suite aux ventes décevantes des produits associés au film Godzilla en 1998, c’est Lucas qui va racheter la production invendue pour ensuite la faire fondre et la transformer en poupée Star Wars ! Brillant le monsieur !)

En cours de route, Lucas devient un control freak. Il sélectionne les cinémas qui présenteront son film ; il exige de se faire payer à chaque semaine plutôt qu’aux deux semaines ; il exige qu'on lui donne la salle la plus grande du cinéma ; il interdit les publicités avant ses films ; et le film doit rester à l’affiche au moins douze semaines dans chaque salle. 

Lucas développe aussi le concept de teasing afin d'annoncer le lancement prochain d'un autre film de la saga. Mais comme il génère jusqu’à 10 % des profits de la Fox certaines années, on laisse libre cours à ses demandes.

Au total, les ventes de la marque incluant celles des produits dérivés et des films s’élèveraient à environ 30 milliards $. Il est vrai que les différents films de la série ont donné naissance à des jeux vidéo, des romans, des bandes dessinées, et bien sûr, des poupées pour hommes ou figurines, si vous aimez mieux.

Pas mal pour un gars qui accepta de réduire son cachet de moitié pour financer la fin du tournage de son premier film au milieu des années 70 en échange des droits sur les produits dérivés.

Une autre approche qui a d’ailleurs changé de fond en comble l’industrie du cinéma et permis à Lucas d’être l’un des actionnaires les plus importants de Kenner qui deviendra par la suite Hasbro, l’un des deux géants du jouet avec Mattel...

lundi 12 mai 2014

50e anniversaire du Nutella

À l'occasion du 50e anniversaire de création du Nutella, j’en profite pour faire la petite histoire de la tartinade numéro 1 dans l'esprit de millions de jeunes et de moins jeunes à travers le monde. 
 
Comme vous le verrez en écoutant cette intervention, dans le domaine des tartinades sucrées comme ailleurs, le marketing prend beaucoup d'importance : publicité, commandite, conditionnement de produit, promotion, image et branding, nom du produit, etc. 

Quel est l’avenir de la tartinade sucrée? En entrevue, j'en parle avec Dominique Arnoldi de l'émision Bien dans son assiette à l'antenne de Radio-Canada. 
 
 

mercredi 7 mai 2014

Quel est l’avenir du marketing des grandes chaînes?




Dans le cadre de son positionnement santé, IGA s’est engagée récemment à offrir davantage de fruits et légumes bios et/ou sans OGM. IGA veut aussi offrir un plus grand choix d'aliments sains, comme du boeuf haché bio. 

C'est l'un des arguments au coeur de sa nouvelle campagne de marketing qui a vu naître en parallèle un nouveau concept de magasin d'alimentation de petit format au Québec, le IGA Express

Évidemment, il n'y a pas que pour IGA que le changement d'orientation du plan marketing s'amorce. Les deux autres grandes chaînes (Métro et Provigo) aussi se repositionnent face à la demande de plus en plus grande des consommateurs pour la bouffe santé.

Depuis 10 ans, les ventes de produits bios ont été multipliées par trois aux États-Unis, passant de 11 milliards $ en 2004 à 35 milliards $ en 2014 (48 milliards $ si on tient compte de la nourriture santé & de la nourriture bio). 

Au Canada, le marché du bio est évaluéà 3,5 milliards $ en 2014. C'est dire l'importance de ce phénomène dans le secteur de l'alimentation.

Récemment, General Mills et Coca-Cola ont annoncé des virages d'importances en ce qui a trait aux ingrédients que l'on retrouve dans les Cheerios et le Powerade.

Même Walmart a décidé d'investir dans le bio et de ravigoter sa ligne de nourriture bio lancée en 1987 ! 

Dans ce contexte, quel est l’avenir du marketing des grandes chaînes et des supermarchés en terme d'offre alimentaire et de positionnement ?

Comment réagiront les supermarchés devant les nouvelles orientations bios des Walmart et des Costco, et l’arrivée probable de nouvelles bannières spécialisées en nourriture santé comme Whole Foods, Fairway, Fresh Market ou Sprouts (ici, un restaurant) ?

En entrevue, j'en parle avec Sophie-Andrée Blondin de l'émission Bien dans son assiette à l'antenne de Radio-Canada.